#legendairedepuis1995
Histoire
Fondé en 1995 pour servir d’interface entre les talents de la rue et le monde du divertissement, Secteur Ä s’est imposé comme un acteur incontournable sur le marché des musiques urbaines.
Sous la direction de son PDG et fondateur, Jérôme Ebella, la société s’est attelée à maîtriser tous les domaines de l’industrie du spectacle.
C’est d’ailleurs à Sarcelles que tout a débuté, avec la création du groupe Ministère Amer qui débarque en 1991 dans les bacs des disquaires avec un premier album coup de poing, "Pourquoi tant de haine", dans lequel on retrouve le très controversé Brigitte femme de flic.
Managé par l’équipe qui allait devenir le Secteur Ä, le groupe Sarcellois récidive un an plus tard avec 95200, code postal de Sarcelles mais surtout, chef d’œuvre considéré par Olivier Cachin, auteur de Les 100 Albums essentiels du rap, comme le meilleur album de l’histoire du rap français.
Ces deux disques ne seront pas de gros succès commerciaux, mais ils laisseront leurs traces indélébiles dans les tympans des connaisseurs et révèleront des artistes, dont les carrières solos seront serties de disques de platine ou de diamant : Stomy Bugsy, Passi et Doc Gynéco.
C’est en 1994 que le grand public découvre Ministère Amer, suite à la polémique suscitée par le morceau Sacrifice de Poulet, extrait du disque inspiré par le film La Haine, réalisé par Matthieu Kassovitz.
Toute cette époque amère donnera aux futurs membres de Secteur Ä, l’occasion de découvrir les méandres de l’industrie du disque.
Et c’est fort de cette expérience qu’ils vont lancer leur entreprise, qui comptera bientôt plusieurs divisions consacrées à la production musicale, à l’édition, au management d’artistes ou à la production audio-visuelle.
Un circuit fermé installé dans la ville, où la majorité ont grandi.
Construire une plate-forme où des talents divers, de la musique ou de l’entreprenariat, pourraient nous approcher pour bénéficier de notre savoir-faire et de nos réseaux pour pouvoir décoller
Le succès est immédiat et les artistes maisons deviennent des références dans le Hip Hop, écoulant entre 1997 et 2002 près de quatre millions d’albums.
Symbole de la mainmise du Secteur Ä sur le rap français de la fin des années 90, deux concerts sont organisés en 1998 pour commémorer les 150 ans de l’abolition de l’esclavage.
On retrouve alors à Paris sur la scène de l’Olympia Passi, Stomy Bugsy, Doc Gynéco, Assia, Hamed Daye, le duo Arsenik, Janik et les Nèg-Marrons, tous multi-disques d’or.
A l’occasion de ces concerts, la co-production d’un documentaire est assuré par la branche image de la société.
Elle produira ensuite de nombreux clips vidéos, mais aussi un documentaire écrit et réalisé par Karim Soumaila, Bonne arrivée à Bamako, consacré au styliste malien Xuly Bët.
Bien qu’il continue à produire, éditer ou produire de nouveaux artistes ; Pit Bacardi, Janik, Les Nubians, Futuristiq, FD Phenomen, Quartier Latin Académia, Singuila ou encore, le volume de la compilation Première Classe co-produit avec le label éponyme, Secteur Ä souhaite désormais diversifier son activité.
Secteur Ä produit ainsi durant sept ans l’émission de radio Couvre feu, animée par Jacky Brown des Nèg-Marrons sur Skyrock.
Le label va même contribuer à l’éclosion de la marque de sportwear de Mohamed Dia, M’Dia.
Pour Jérôme Ebella, l’objectif consistait, depuis le début, à construire « une plate-forme où des talents divers de la musique ou de l’entreprenariat, pourraient nous approcher pour bénéficier de notre savoir-faire et de nos réseaux pour pouvoir décoller ».
C’est toujours dans cette optique que le label a participé à la conception et au lancement de Trace TV, chaîne de télévision principalement consacrée aux musiques urbaines et afro-caribéennes.
Un exemple de plus démontrant que le label s’attache à s’impliquer partout où il peut créer des ponts, permettant à certains projets d’atteindre des territoires jusqu’alors inaccessibles dans l’univers du divertissement.